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2022

Eurovision 2022 – Jour 16, le bilan : Finalement, c’est bien l’Ukraine 🇺🇦 !

Quand on a cinq heures de train à tuer pour rentrer le lendemain de l’Eurovision, et bien qu’on n’ait pas dormi plus de deux heures, on se dit que c’est le moment de faire le bilan du Concours qui s’achève.

L’Ukraine a donc remporté pour la troisième fois l’Eurovision. C’était attendu. Le système de vote, qui sépare le vote des jurys et le vote des téléspectateurs, a laissé planer un faux suspense pendant une bonne demi-heure. Le centre de presse, qui regroupait l’ensemble des journalistes qui comme moi ont regardé le Grand Final sur écran, se plaisait à envisager une victoire du Royaume Uni ou de la Suède, voire de l’Espagne, les journalistes espagnols étant en mode PLS pendant tout l’énoncé des points des jurys.

Pour qui connait un peu l’Eurovision, il était évident que le public voterait en masse pour les Ukrainiens. Certains dirons que c’est politique. Disons plutôt que les gens ont réagi avec leur cœur. L’Eurovision c’est un tout : une chanson et une mise en scène bien sûr, mais aussi le charisme des artistes, l’émotion qu’ils peuvent transmettre et le contexte. Et là, avec « Stefania », Kalush Orchestra cochait toutes les cases. Aux 192 points que les jurys leur ont accordés (dont cinq fois « 12 points »), le public a ajouté un pack record de 439 points, sur un maximum possible de 468, dont 28 fois le fameux « 12 points ». Seuls les téléspectateurs serbes ont fait la fine bouche en ne leur donnant « que » 7 points. Les records ont été pulvérisés et il faudra attendre longtemps avant qu’ils ne soient battus. Voire jamais…

Ils y ont cru jusqu’au bout, mais il n’y a pas eu de miracle. Le Royaume-Uni termine à la seconde place. Encore inconnu il y a quelques mois, Sam Ryder a fait preuve d’un incroyable talent et d’un grand professionnalisme tout au long de cet Eurovision. Sa ballade pop très british, aux accents un peu vintage, portée par une superbe voix de pop star, a séduit les jurés professionnels qui l’ont classé en tête avec 283 points (dont huit fois « 12 points »).

Mais chez les spectateurs, il ne recueille que 183 points et la cinquième place. Le spaceman chevelu et barbu totalise finalement 466 points. Après des années de résultats calamiteux, le Royaume-Uni fait son grand retour dans la cours des grands, et réussi son meilleur classement depuis 2009 et la cinquième place de Jade Ewen. Il renoue également avec la tradition de la médaille d’argent (15 secondes places entre 1957 et 1998, avec celle-ci ça fait 16).

Ah, les Espagnols ! Que d’émotions n’ont-ils pas vécues hier soir au moment de l’énoncé des points. Ça a commencé par trois « 12 points » des jurys de petits états, Saint-Marin, Macédoine du Nord et Malte, puis ça s’est enchainé avec cinq autres « 12 points », l’Espagne se retrouvant avant le résultat du télévote troisième avec 231 points.

À ce moment-là, au bord de l’apoplexie, ils y croyaient, jusqu’à ce que le score annoncé de l’Ukraine ne balaye définitivement leurs espoirs de remporter le trophée après 53 ans de disette. Mais, du trio de tête des jurys, l’Espagne est le pays qui fait le meilleur score au télévote, 228 points, terminant au final à la troisième place avec 459 points. On imagine déjà ce matin les Espagnols refaisant les calculs en minorant les points de l’Ukraine, afin de savoir s’ils auraient pu gagner. Quoi qu’il en soit l’Espagne réalise cette année l’un de ses meilleurs résultats à l’Eurovision. Et c’est mérité, tant la performance de Chanel était parfaite de bout en bout.

La jeune Espagnole a fait preuve d’un grand professionnalisme dans la préparation de sa prestation dansée explosive. On pensait que dans ce style on avait tout vu avec la candidate chypriote Eleni Foureira en 2018. Chanel a prouvé qu’elle pouvait faire encore plus fort, avec en plus une tenue promise à faire polémique. Arrivée sur place à Turin, elle était prête. Tout était calé. Elle n’avait plus qu’à dérouler. Les cinq danseurs qui l’accompagnaient sur scène était en parfaite osmose avec elle. Leur complicité tout au long de l’aventure était visible sur scène et en dehors. Un incroyable esprit d’équipe animait l’ensemble de la team espagnole qui a joué le jeu du début à la fin, avec la presse comme avec les eurofans, béats d’admiration devant leur nouvelle madone.

Ce magnifique résultat va sans aucun doute assurer l’existence du festival de Benidorm et promet une couverture médiatique encore plus forte l’année prochaine.

Humiliée depuis trois éditions, la Suède s’était présentée à cet Eurovision italien d’abord pour se refaire une santé et pourquoi pas y glaner son septième trophée. Objectif n°1 réussi, mais objectif n°2 raté, elle termine 4ème avec 438 points. Deuxième chez les jurys avec 258 points, elle n’est que sixième au télévote avec 180 points, ce qui est peut-être une déception, tant les Suédois avaient l’espoir de reconquérir le cœur des téléspectateurs européens avec la ballade classieuse de Cornelia Jakobs. Mais c’est en bonne voie. C’est le meilleur classement suédois au télévote depuis Frans en 2016.

La Serbie et la Moldavie pointaient respectivement à la 11ème place (avec 87 points) et à la 20ème place (avec 14 points) à l’issue du vote des jurys professionnels, ce qui pouvait étonner tant le public dans la salle semblait avoir apprécié les deux prestations. Chose inouïe, la prestation moldave pendant la finale avait même donné lieu à une farandole de journalistes au beau milieu du centre de presse. Heureusement les téléspectateurs ont renversé la tendance en accordant ni plus ni moins que la 2ème place du télévote à la Moldavie avec 239 points et la 4ème place à la Serbie avec 225 points. Belle revanche pour ces deux pays injustement boudés par des jurys un peu trop méprisants vis-à-vis de ces titres très appréciés par le public. Les deux pays réalisent leur meilleur résultat depuis bien longtemps, puisque la Serbie termine cinquième avec 312 points et la Moldavie septième avec 253 points.

L’Italie, 6ème pour les jurys et 8ème au télévote, finit à la sixième place avec 268 points, ce qui la satisfait probablement. Il était hors de question pour les Italiens de gagner à nouveau, comme les bookmakers le prédisaient au début du printemps, pour avoir à organiser l’an prochain. Cet Eurovision italien s’est passé suffisamment mal pour que ni l’UER, ni la RAI n’aient envie de remettre ça.

La jeune grecque d’origine norvégienne Amanda Tenfjord se classe à la huitième place avec 215 points. Si elle cartonne auprès des jurys (6ème avec 158 points), elle fait beaucoup moins bien au télévote (12ème avec 57 points). Mais ce Top 10 correspond sans doute à son objectif. La bonne surprise vient aussi du Portugal qui prend l’habitude de cartonner chez les jurys (5ème avec 171 points) et de se planter au télévote (15ème avec 36 points). Avec un total de 207 points et la neuvième place c’est sans doute inattendu pour la délégation portugaise, qui avait pris un risque en proposant une chanson à contre-courant, typiquement portugaise, qui semblait peu accessible au départ. L’audace a payé. La Norvège, 10ème avec 182 points est dans une configuration inverse de celles de la Grèce et du Portugal. Elle a réussi plutôt bien au télévote (7ème avec 146 points) mais pas trop chez les jurys (17ème avec 36 points). Elle complète logiquement ce Top 10.

Les Pays-Bas étaient sans doute venus chercher un Top 10. Ils repartent 11ème avec 171 points. C’est sans doute une déception mais moins forte que pour la Pologne, qui faisait partie des outsiders, avec une prestation très Eurovision, qui se retrouve 12ème avec 151 points. Le lyrisme d’Ochman n’a pas suffi pour les jurys qui ont dû trouver son titre un peu dépassé, et le public ne lui a pas accordé suffisamment de points pour compenser ce revers. Il n’y a pas eu de mobilisation des Polonais cette année.

De la 13ème à la 16ème place, Estonie, Lituanie, Australie, et Azerbaïdjan constituent le ventre mou de cette finale. Ils n’attendaient pas grand-chose de cette finale, le plus important pour eux étant d’y participer. Objectif réussi et avec plus de 100 points obtenus ils peuvent se satisfaire d’un résultat honorable, même si pour l’Australie et l’Azerbaïdjan les 2 et 3 points reçus du télévote ont dû être un peu douloureux.

La Suisse, 17ème, obtient le seul « zéro point » du télévote. Mais ayant réussi à se qualifier pour la finale, alors que les bookmakers lui prédisaient une élimination, c’est un moindre mal. Suivent ensuite de la 18ème à la 23ème place, Belgique, Roumanie, Arménie, Finlande, Tchéquie et Islande, avec pour chacun un total de points compris entre 20 et 64). Pourtant la Tchéquie, qui a ouvert le Grand Final, et la Finlande, ont bien marché dans la salle. Mais si sur le moment ça semblait plutôt bien fonctionner, passant au tout début du programme ils ont été oubliés très vite. Au télévote, le nombre de points obtenus par les pays placés en position 1 à 6 a été très faible. C’est clairement un désavantage de passer trop tôt dans le programme si on veut séduire les téléspectateurs. Par ailleurs, le faible score de l’Arménie ces dernières années montre que son fort potentiel au télévote s’est réduit.

Comme on l’avait prévu l’Allemagne a terminé dernière, avec 6 points et un « zéro point » des jurys. Par contre on ne s’attendait pas du tout à l’avant-dernière place de la France. Certes depuis une semaine notre pays dégringolait chez les bookmakers, mais terminer si bas ce fut un choc. La première partie de la cérémonie des votes fut un long calvaire. C’est à peine si on a remarqué le « 1 point » de l’Azerbaïdjan et de la Géorgie. Le « 7 points » de l’Arménie nous évite l’humiliation mais à mi-parcours nous sommes avant-derniers seulement grâce aux pays du Caucase. Au télévote on glane péniblement 8 autres points auprès de six pays pour la plupart Balkaniques. C’est à n’y rien comprendre. Dire que notre chanson aux accents bretons devait capter des votes dans les pays nordiques ou celtiques… J’avoue ne pas discerner ce qui n’a pas fonctionné dans notre proposition. Certes on avait conscience que le Top 10 serait dur à accrocher, surtout en comparant avec les autres concurrents, mais je maintiens que nous avions un titre original, avec une bonne présentation, en accord avec la musicalité et la thématique de la chanson, très inspirée de ce que nous avions découvert à la sélection française et qui avait fait l’unanimité auprès du public et des jurys. Comment peut-on se retrouver deux mois plus tard avant-dernier ? Il faudra analyser les causes de cet échec afin de rebondir l’an prochain. C’est la première fois que nous nous retrouvons dans le Bottom 5 depuis 2015. Certes, ça devait bien arriver un jour, mais j’aurais préféré repousser l’échéance…

Du côté des éliminés en demi-finale, pas de regrets pour la Croatie 11ème de la première demie à presque 30 points du 10ème, l’Islande. Les Lettons Citi Zēni ont dû être très déçus d’apprendre qu’ils étaient 13ème. Quant à la Slovénie, sans surprise elle est dernière.

En seconde demie, 20 points séparent l’Azerbaïdjan, 10ème, de la Macédoine du Nord, 11ème. À noter que le représentant de Saint-Marin, Achille Lauro, termine à la 14ème place et que mes chouchous géorgiens sont derniers. L’UER a fait était d’irrégularités des votes de six pays qui ont dû être corrigés.

Je suis content de ne plus entendre les présentateurs Laura Pausini et Mika, Alessandro Cattelan étant le moins insupportable des trois, le seul qui survit à ce naufrage. Finalement on aurait dû le laisser présenter seul, ça n’aurait pas été plus mal. Les blagues, plus mauvaises les unes que les autres, n’étaient même pas du niveau d’une salle de stand up d’un bouge immonde des bas-fonds de New-York. Il faut renvoyer l’escouade d’auteurs qui a fourni un travail de si piètre qualité. Toutes ces interventions ont été trop nombreuses et à chaque fois interminables.

Côté interval acts, Gigliola Cinquetti a été fabuleuse, et Måneskin bien mollasson. Pas sûr que ces quatre loulous fassent 60 ans de carrière comme la grande diva italienne. Quant à Mika, sa presta m’a replongé au début des années 2000. Comme le temps passe…

Au cours de la conférence de presse du gagnant le superviseur exécutif, le Suédois Martin Österdahl, est passé remettre le dossier d’organisation du prochain Concours à la délégation ukrainienne qu’il a félicité. Mais qui peut sérieusement croire que l’Eurovision peut se dérouler en Ukraine ? Il est possible qu’un autre pays soit désigné comme hôte de l’édition 2023. La conférence de presse a eu lieu avec les gagnants mais sans le trophée et miracle pendant le shooting les Ukrainiens nous ont finalement lâché un sourire. Il était temps !

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