Ce dimanche 8 mai avait lieu la cérémonie d’ouverture de l’Eurovision, le « Turquoise Carpet », que les candidats devaient traverser pour rejoindre ensuite la soirée organisée pour toutes les délégations. Champagne et petits fours au programme. C’est au sein du magnifique Palais-Royal de Venaria Reale, que l’évènement avait été organisée.
La presse avait été conviée à 12h30 dans le centre de Turin pour être emmenée sur le lieu par bus. Arrivés sur place, on avait le sentiment que nous nous sommes pointés bien tôt et que tout n’était pas prêt pour nous accueillir. Avant d’accéder au tapis, nous fûmes donc invités à visiter le superbe palais des anciens Rois de Sardaigne.
Le Turquoise Carpet avait été installé dans les jardins du Palais et il était arrangé en forme de L. Filmés en train d’entrer sur le tapis, les artistes satisfaisaient ensuite aux demandes des photographes devant le mur de sponsors. Puis, ils étaient accueillis par un couple d’animateurs, Carolina Di Domenico et Gabriele Corsi, pour un petit échange amical avant de déambuler sur le tapis et de répondre aux demandes d’interviews et de selfies. Au bout du tapis, un autre couple d’animateurs, Laura Carusino et Mario Acampa, recueillait leurs ultimes impressions avant de les inviter à entrer à l’intérieur du Palais.
D’un côté du tapis avait été installés des boxes, un par pays plus un pour le sponsor Moroccanoil, où s’installaient les journalistes accrédités, et de l’autre côté on trouvait les fans de tous les pays. Les artistes ont ainsi pu papillonner pendant de longues minutes sur ce tapis durant plus de trois heures.
Cette cérémonie d’ouverture fut à l’image de l’Eurovision italien que nous avons vécu : humide. Au bout d’une heure le ciel s’est obscurci puis la pluie a commencé à tomber, un petit crachin d’abord, puis les grandes eaux, provoquant un certain flottement dans l’organisation : dans quelles conditions continuer, sachant que rien ne protégeait les artistes de la pluie, alors qu’une tonnelle avait été installé pour protéger Carolina et Gabriele de la fureur des éléments ?
Le sponsor avait été mis à contribution et Moroccanoil avait prévu de jolis parapluies. Mais la vie d’artiste reste difficile. Devant le mur de sponsor, les photographes italiens ont demandé aux artistes d’enlever les parapluies et c’est sous l’averse que certain ont dû satisfaire au traditionnel shooting. Fort heureusement la pluie s’est arrêtée et le reste des candidats a pu accéder au tapis, sous un ciel encore un peu gris, mais au sec.
Il était dit que rien ne se passerait comme prévu : au moment où Mahmood et Blanco étaient interviewés par Carolina et Gabriele, un individu a tenté de forcer le passage pour se glisser sur le tapis afin de déployer une banderole. C’était semble-t-il un écologiste qui voulait lancer un message pour la défense de la planète, provoquant la surprise de Blanco et l’inquiétude de Mahmood, qui avait imaginé quelque chose de plus dangereux.
Par ailleurs les artistes s’étaient vus remettre avant d’entrer sur le tapis des petits drapeaux à agiter ce qui est très déplaisant pour les photographes qui les invitaient à s’en débarrasser pour le shooting. La jeune Andrea de Macédoine du Nord a lancé, jeté par terre dirons certains, le petit drapeau qu’elle tenait dans sa main. Scandale en Macédoine, où le diffuseur MRT a condamné le geste de la chanteuse, demandant des excuses et menaçant même de se retirer. Vues les faibles chances du pays de se qualifier en finale (le pays pointe à la dernière place des bookmakers avec 15% de chances selon les parieurs) est-ce vraiment nécessaire ?
En sortant du palais, aucun bus ne nous attendait et aucun panneau ne précisait l’endroit du rendez-vous. On a craint de devoir faire à pied les 15km qui séparent Venaria Reale de Turin. Mais heureusement les bus perdus ont été retrouvés. Et qu’avons-nous trouvé en arrivant au centre-ville ? La pluie qui nous poursuit.
