Comme à Amsterdam, l’après-midi était consacré à une rencontre entre les télévisions, les médias locaux et les artistes, qui faisaient également leur essai son, le « soundcheck » comme on dit dans le milieu. Ces répétitions auxquelles j’ai assisté étaient intéressantes car elles permettent d’observer les artistes dans leur environnement de travail. Et quel plaisir de voir Loreen faire sa répétition ! Assise sur une estrade, impériale, donnant des instructions précises à l’ingénieur du son pour fixer les paramètres de sa prestation, elle a déroulé sans efforts ses deux chansons, devant une assistance éblouie. La Suédoise est décidément une grande professionnelle.
Le spectacle a démarré à 19h et pour le présenter on a fait appel aux habitués, Paddy O’Connell et Nicki French. À la London Eurovision Party, avant les artistes de l’année, on fait venir d’anciens artistes de l’Eurovision : les Norvégiens KEiiNO (Norvège 2019), ravis d’ouvrir le show, car ensuite ils peuvent profiter de la soirée, et Mélovin, le représentant ukrainien de 2018, pour rappeler que si le Royaume-Uni organise le Concours cette année, l’Ukraine en tant que « former winner of Eurovision » aura une place centrale dans les trois Live Shows de Liverpool. Puis ce fut le tour de Tamara (Macédoine du Nord 2019), Senhit (Saint-Marin 2011 et 2021) et Eldar Qasımov, lauréat en duo avec Nikki de l’Eurovision 2011 pour l’Azerbaïdjan avec Running Scared, qu’il a interprété, car il est essentiel de compter un ancien gagnant du Concours dans le programme d’une pre-party.
À la London Eurovision Party, les breaks sont plus nombreux, les spectateurs ayant ainsi l’occasion de se désaltérer plus fréquemment. Par ailleurs, certains artistes peuvent interpréter deux chansons à la suite au lieu d’une seule. 22 artistes en compétition cette année se sont produits à Londres ce dimanche (dont 19 étaient à Amsterdam la veille), dans l’ordre Autriche, Roumanie, Espagne, Tchéquie, Saint-Marin, Slovénie, Australie, Irlande, Croatie (les Let 3 ont terminé leur prestation pratiquement à poil), Malte, Norvège, Azerbaïdjan, Estonie, Danemark, Islande, Finlande, Moldavie, Portugal, Serbie, Lituanie, Suède et Royaume-Uni, l’hôte de la soirée.
La Zarra ayant déclaré forfait, c’est Bilal Hassani qui l’a remplacée. Qui va à la chasse perd sa place !
La soirée s’est poursuivie avec une soirée dansante, au son des grands succès de l’Eurovision évidemment, où certains artistes ont rejoint les spectateurs sur le dancefloor. Les KEiiNO et les Australiens Voyager sont restés à se déhancher sur le dancefloor pratiquement jusqu’à la fin.
Ces pre-parties ont-elles fait bouger les lignes ? Pas vraiment. Au vu de ce qu’on a observé ces deux soirs, Suède et Finlande sont toujours largement devant. Elles cochent toutes les cases qui font un gagnant à l’Eurovision : une chanson forte, une prestation marquante et un artiste charismatique. C’est l’avis des organisateurs qui placent toujours le favori ou l’un des favoris à la fin : Käärijä à Amsterdam, Loreen à Londres.
Le public, à Londres comme à Amsterdam, a également réagi très positivement aux prestations d’autres pays, les outsiders de la compétition désormais, l’Autriche, l’Irlande, l’Espagne et le Portugal. Nous, on a beaucoup aimé la Croatie, notre plaisir coupable sans doute, et la Moldavie. Mais s’il est bien conservé, on a senti que Pasha Parfeny, 36 ans, qui s’était beaucoup agité pour sa prestation de Soareleșiluna, manquait de souffle pour enchainer ensuite sur Lăutar.
L’absence de la France à ces deux évènements est d’autant plus cruelle qu’ils ont été couverts par l’ensemble des médias en Angleterre, aux Pays-Bas et même au-delà et que le lendemain des deux évènements les télévisions tournaient en boucle sur le sujet.
Les premières répétitions individuelles (interdites à la presse) vont démarrer le 29 avril et Eurovision Made in France sera sur place dès le 4 mai pour vous faire suivre un Eurovision qui promet d’être magnifique. Les Britanniques sont très fiers d’organiser le Concours, qui pourrait même éclipser le couronnement du nouveau roi Charles III. Shocking !
Nous tenons aussi à remercier particulièrement Russell Davies et René Romkes pour leur accueil chaleureux.
